Journal d'un photopathe
Concours photo
Concours photo organisé par la Maison de l'abeille, édition 2023.
Cette année le thème est "l'eau, la flore et la faune qui l'accompagnent"
concours de la maison de l'abeille
Le 9 juillet 2022 a eu lieu la remise des prix du concours organisé par La Maison de l'Abeille de Cassagnoles. Le thème cette année était insecte et arbres du Languedoc.
Marie-Christine Douet a obtenu le premier prix avec son diablotin
J'ai obtenu le second prix avec mon ascalaphe
3 photos primées
3 photos présentées au concours de l'abeille de Cassagnole sur le thème de l'insecte et l'arbre en Languedoc
Mises en œuvre avec de nombreux partenaires, elles se déclinent en juin-juillet 2021
à travers divers “contrepoints”…
jusqu’au “point d’orgue”, prévu à Lespinassière les 23.24.25 juillet 2021.
Il est beau et fou, ce pouvoir des arts, de nouer des affinités fulgurantes
entre des personnes qui ne se connaissent pas !
Dès sa conception, “Escampeta” s’est accolé au mot “Rencontres”
et construit sur l’idée du plaisir de faire et de rêver ensemble, dans la diversité.
De croiser des trajectoires marquées par l’exclusion à des parcours plus balisés,
prendre des chemins de traverse.
Que les routines et aventures des unes et des uns inspirent les autres, que les histoires et les voix se mêlent.
Escampeta 2021, ce sont des concerts qui rassembleront casaniers et voyageurs,
des expositions qui associeront amateurs et professionnels,
des conversations qui attireront experts et balbutiants,
des balades qui réjouiront petits et grands.
Le mot “sauvage(s)”, avec lequel nous avons toutes et tous quelque chose à voir,
sera le confluent de toutes ces histoires.
Alors, vous venez prendre la poudre d’Escampeta avec nous ?!
Sauvage(s)
C’est le mot d’ordre, si tant est qu’il peut l’être, de la seconde édition des Rencontres culturelles Escampeta.
C’est peut-être parce qu’il n’aime pas les limites qu’il est difficile à définir, parce qu’il est difficile à définir
qu’il est troublant, parce qu’il est troublant qu’il est passionnant.
Le « sauvage » possède la couleur des abysses, et nous avons envie de l’explorer.
Au pluriel ou au singulier, il se déchaîne en horde ou se ramasse dans la solitude,
se laisse aller au fracas ou s’abandonne au silence, oscille entre l’ample et l’intime. Il se cache… ou lâche.
Il semble qu’il ne fasse pas dans la demi-mesure.
Le sauvage est intense.
Complice de la notion de liberté, mais d’une liberté absolue. C’est qu’il se heurte durement aux règles, aux canons,
à la mesure, à la gestion. Le sauvage est débridé.
Le sauvage est illicite.
Quand il a une meute de verbes à affronter – normer, domestiquer,
familiariser, dompter, dresser, apprivoiser, discipliner, contenir,
museler… – « ensauvager » n’a que peu d’alliés.
À moins d’ajouter le préfixe « dé » à tous ses antonymes. Et voilà que le sauvage renvoie à un avant.
Un brumeux lointain, difficile à situer. Le sauvage fricote avec les origines. Il semble qu’il faille aller le chercher
au plus profond.
Le sauvage est d’entrailles.
Est-ce parce qu’il se tapit dans nos ventres qu’il se passe de mots ? Il sent plus qu’il ne sait,
ou en tout cas plus qu’il ne veut bien dire. Il semble que sauvage et langage ne fassent pas bon ménage.
Le sauvage est primaire. Est-il bête pour autant ? Non. Enfin oui… ll a l’intelligence de l’instinct,
du vivant qui est en nous. Il nous invite à écouter nos intuitions, à aiguiser nos perceptions.
Le sauvage est sensible.
Il n’échappe pas aux connotations, surgit avec toute sa force occulte dans certains discours politiques.
Il résonne avec des sujets vibrants d’actualité. Il se love dans la nature que l’on habite, dans celle qui nous habite.
Il ricoche avec ce qui se murmure dans le Noir de la Montagne, avec ce qui se vit à Emmaüs Lespinassière.
Le sauvage s’accomode mal du paysage. Il préfère les lisières aux clairières.
Le sauvage affleure de peau, d’art et de nature.
Le sauvage, négligé. Le sauvage, primordial.
Nous désirons lui faire gagner du terrain. En toute humilité, en toute humanité.
Texte de Clotilde Issert
Sauvage émoi..
“Je suis plutôt “sauvage” de nature, comme on dit, au sens de solitaire. La photographie a d’abord été pour moi un moyen de cultiver ce penchant, et j’ai découvert émerveillé la photo noir et blanc, passant des heures dans la chambre noire à faire apparaître des images par la magie d’une alchimie secrète. Et pourtant, aujourd’hui avec le recul, je m’aperçois que la photographie a surtout été pour moi une histoire de rencontres : avec un grand reporter en Jamaïque qui m’a donné le goût de l’image forte, avec un photographe passionné en Asie qui m’a fait découvrir la photo numérique, avec les gens dans la vie quotidienne qui sont des sources d’inspiration inépuisables, avec la nature, les bestioles, les plantes et tout ce qui nous entoure et enfin avec ceux qui aiment mes images et qui m’ont encouragé à les partager. Sauvage et langage ne font pas bon ménage paraît-il… Le photographe se prétend parfois l’interprète de l’inexprimable, alors osons l’ultime rencontre du sauvage et de l’image.”
Il est tard, et les Cigales se taisent. Assouvies de lumière et de chaleur, elles se sont prodiguées en symphonie tout le jour. La nuit venue, repos pour elles, mais repos fréquemment troublé. Dans l'épaisse ramée des platanes, bruit soudain comme un cri d'angoisse, strident et court. C'est la désespérée lamentation de la Cigale surprise en sa quiétude par la Sauterelle verte, ardente chasseresse nocturne, qui bondit sur elle, l'appréhende au flanc, lui ouvre et lui fouille le ventre. Après l'orgie musicale, la tuerie.
Jean Henri Fabre, Souvenirs entomologiques
Je n'ai jamais vu la sauterelle à l'oeuvre, mais j'ai vu la fourmi qui contrairement à la fable est l'un des nombreux prédateurs de la cigale.
Miriam Tölke a étudié la peinture à la Staatlichen Akademie der Bildenden Künste de Stuttgart. Aujourd’hui, elle vit et travaille comme mère de quatre enfants à Berlin. L’artiste rassemble des images de magazines avec des objets trouvés, des bouts de papier ou des fragments de ses archives d’images accumulées. Dans ce processus analogique, elle recueille, explore et observe, plaçant ses découvertes de manière saisissante et minimaliste dans un nouveau contexte. Ainsi, les images brillantes combinées aux images de paysage deviennent des portraits bizarres et irritants qui semblent refléter un monde intérieur. Un paysage spirituel, reflétant à la fois la manière poétique de penser de l’artiste et le zeitgeist d’aujourd’hui. Dans les tableaux de Tölke, il y a toujours un élément de calme, de pause, qui est d’abord troublant, avant de déployer son effet profond et finalement de susciter un sourire. BILDHALLE